La résilience aux
Antilles françaises: négritude et judéité :
L'antisémitisme et le racisme ont été et restent une constance de la
civilisation européenne avec un apogée meurtrier pendant la seconde guerre
mondiale. Boris Cyrulnik neuropsychiatre, auteur de plusieurs livres
(l'ensorcellement du monde, de chair et d'âme…), a échappé au génocide des
camps de concentration. Il est invité à la Martinique pour parler de son
dernier livre sur la résilience, cette capacité humaine à surmonter les
traumatismes collectifs et individuels
.Mais entre
le juif expulsé par le code noir (*) et l'Antillais enchaîné, existe t'il une
psychothérapie compatible . Peut-il avoir une vision commune d’une
psychothérapie ? La colonisation est terminée, mais l'esprit colonial demeure.
Les Antillais ont enfoui le passé sous un volcan à la violence latente,
prisonniers dans un silence vertigineux, qui altère leur rapport au monde.
Les juifs de
France, quant à eux, au travers de leurs institutions, exorcisent en permanence
le mal.
Je suis
curieux de savoir ce que peut bien raconter un juif - on a toujours dit juif -
à un nègre - aujourd'hui on dit ultra-marin - sur la résilience !!!!! Faire un
parallèle entre, « peau noire, masque blanc » de Franzt Fanon, psychiatre
antillais chantre du traumatisme post-colonial et le livre de Boris Cyrulnik,
est un exercice littéraire qui n'enlève rien au fossé qui sépare le peuple du
silence du peuple élu. Leurs résiliences prennent-elles le même chemin et
ont-elles la même forme? La réparation des uns est un combat constant, celle
des autres un report permanent sur les générations futures.
Quant à la
France, avant d'être le pays d'illusoires lumières, elle est avant tout une
terre de descendants, de paysans traumatisés par les famines passées. Elle se
bat contre ses démons en falsifiant l'histoire et, est incapable d'intégrer des
minorités sans les assimiler à son jacobinisme.
(*) code
noir ; Article 1......enjoignons à tous nos officiers de chasser de nos dites
îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux
ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d'en sortir dans trois mois à
compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de
corps et de biens.(Camille Mayne)
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