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vendredi 29 juillet 2011

K comme Kolombie-Béké-Kola (La trilogie de Hugues Pagésy)


Dans les années soixante, chômage et démographie galopante, poussent le gouvernement de l'époque à favoriser le départ des jeunes antillais vers la France, via le BUMIDOM. On va assister dès lors, à un véritable exode des forces vives de ces départements.
" Partir pour France " est un rêve que caresse en secret nombre de jeunes Guadeloupéens, fascinés par les récits dithyrambiques que racontent ceux qui reviennent de ce pays. Mais la France, n’est la Guadeloupe, et souvent l’adaptation dans ce nouveau pays, ne sera pas aussi aisée que cela.
Le héros de KOLOMBIE, va connaitre les pires difficultés dans sa quête de réussite sociale, et ce, dès son arrivée au Havre en descendant du Colombie ce paquebot blanc, sur lequel il a fait la traversée, et dernier trait d’union entre son pays et lui.
Rien ne lui sera épargné dans cette France qu'il croyait généreuse. Mais curieusement, il saura affronter les difficultés et résister à toutes les tentations. Pour sa mère restée au pays et la jeune fille qui va entrer dans sa vie, la volonté de s'en sortir sera présente à chaque instant de sa vie.



Deuxième volet de la trilogie que Hugues Pagésy consacre à la période post-coloniale, Béké est loin d'être simplement une fiction.
Il est difficile pourtant de croire que ce récit est simplement inventé, car au sortir de la colonisation, le pouvoir ne change pas de mains.
Il reste attaché à ceux qui "possèdent", comme le personnage principal de ce roman qui s'autorise bien des libertés, en toute impunité.

Si ce récit commence comme un conte, on comprend très vite que l'auteur n'a pas l'intention de nous raconter une histoire à faire peur aux enfants.
Jean-Edouard de Moufia, fortuné béké, n'a qu'un désir, s'offrir de très jeunes filles afin d'assouvir ses plus bas instincts. Malheur à ceux qui se mettent en travers de sa route.
Cet intouchable, ou du moins qui pensait l’être, se fera pourtant piéger par une jeune fille à peine sortie de l'adolescence.





Troisième volet de la trilogie que l'auteur consacre à une période allant de 1950 à 1970, Kola raconte l'histoire de deux jeunes qui se rencontrent dans un avion et que le destin va unir pour le reste de leur vie. Cette histoire qui parait invraisemblable est pourtant tirée d'une histoire vraie. Quel est ce secret qui lie ces deux jeunes qui quittent leur île pour aller faire des études en France ? L'auteur nous entraine dans un labyrinthe dont on est loin d'imaginer où il nous conduira.









Les trois romans sont publiés par les Editions Nestor en Guadeloupe et peuvent être commandés chez l'éditeur.( Contact@editions-nestor.com)
Disponible dans toutes les librairies de Guadeloupe et de Martinique.Il est possible de discuter avec l'auteur Hugues Pagésy sur facebook.
(Source: Editions Nestor)

jeudi 28 juillet 2011

"En attendant la montée des eaux "de Maryse Condé.

«  Je crois que le mot consécration est un mot inconnu d’un écrivain ».
« On n’a pas vraiment besoin de prix prestigieux »
« Je lis beaucoup les blogs. J’aime beaucoup ce rapport avec les gens qu’on ne connait pas du tout ».


«On a pas besoin d’avoir des prix" 




Babakar est médecin. Il vit seul avec ses souvenirs d’une enfance africaine, d’une mère aux yeux bleus qui vient le visiter en songe, d’un ancien amour, Azelia, disparue elle aussi, et autres rêves de jeunesse d’avant son exil en Guadeloupe, berceau de sa famille. Mais le hasard ou la providence place une enfant sur sa route et l’oblige à renoncer à sa solitude, à ses fantômes.
La petite Anaïs n’a que lui. Sa mère, une réfugiée haïtienne, est morte en la mettant au monde, lui léguant sa fuite et sa misère. Babakar veut lui offrir un autre avenir. Ils s’envolent pour Haïti, cette île martyrisée par la violence, les gouvernements corrompus, les bandes rebelles, mais si belle, si envoûtante. Babakar recherche la famille d’Anaïs, une tante, un oncle, des grands-parents peut-être, qui pourraient lui raconter son histoire. Mais Babakar ne rencontre personne et ne peut compter que sur lui et sur ses deux amis Movar et Fouad. Des hommes qui lui ressemblent, exilés, solitaires, à la recherche d’eux-mêmes et qui trouvent à Haïti des réponses à leur quête, un lieu de paix au milieu des décombres.

                         
 
Née en 1934 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Condé est l’auteur d’une œuvre considérable : la trilogie Ségou, La Migration des cœurs, La Traversée de la mangrove, Désirada, La Belle Créole, Histoire de la femme cannibale, Les Belles Ténébreuses, publiée aux Editions Robert Laffont et au Mercure de France. Elle a reçu le prix Tropiques, le prix de l’Académie Française et le prix Marguerite Yourcenar. Après avoir longtemps enseigné à l’Université de Columbia, elle se partage aujourd’hui entre Paris et New York.
On retrouve dans En attendant la montée des eaux ses thèmes et ses paysages de prédilection, l’empire de Ségou, les sociétés antillaises, la terrible Haïti
.
(source:Amazon »

mercredi 27 juillet 2011

Jeannette et Yaoundé de Barbara Kreol (écrivaine Martiniquaise)

Elle s'appelle Jeannette, et ne s'intéresse guère aux garçons. Il se prénomme Yaoundé, il est africain, et s'éprend très vite de la jeune fille. À force de persévérance, il parvient enfin à retenir son attention. Mais la famille de la jeune femme ne semble pas voir d'un très bon œil cette relation naissante… Tout semble vouloir les séparer : familles, cultures, origines…

Parviendront-ils à vivre pleinement leur amour ?des freins, qui minent le rapprochement entre ces deux « mieux vivre ensemble », d’un cœur à cœur, amoureux.
L’histoire du passé, l’éloignement creusé sont-ils réellement des freins qui minent le rapprochement entre ces deux communautés?
Et pourtant, l’amour serait-il la clé d’un sans frontière ?
L’amour peut-il transcender les préjugés les plus tenaces ?
Peut-on considérer que les rapports entres les africains et les antillais ont évolués au cours de ces dernières années ?



Barbara Kreol' est née en Martinique et vit à Paris. Secrétaire et déléguée syndicale, elle s'adonne à l'écriture sans modération. Elle présente ainsi Jeannette et Yaoundé, un roman d'amour, dans l'ère du temps, qui vous surprendra par ses nombreux rebondissements.

L'ouvrage est publié chez Edilivre.Il st disponible sur  amazon.fr et Chapitre.com ainsi que sur le site de l'éditeur.
https://www.amazon.fr/Jeannette-Yaound%C3%A9-Barbara-Kreol/dp/235607709X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1311845284&sr=8-1

(source:Amazon)

lundi 25 juillet 2011

L'hommage à Euzhan Palcy by Dominique Lancastre




Le 14 mai dans le cadre du Festival international du film de Cannes, Frédéric Mitterrand a rendu hommage à Euzhan Palcy, dont le film Rue Cases-Nègres est présenté dans la sélection Cannes Classics.
Euzhan Palcy. Réalisatrice, scénariste et productrice, Euzhan Palcy est née en 1958 en Martinique. La découverte du roman de Joseph Zobel, La rue Cases-Nègres, sur la Martinique des années trente, et l’envie grandissante de le mettre un jour en image, sera à l’origine de sa vocation de cinéaste.

l’hommage à Euzhan Palcy


Pour un chanteur, un écrivain, un acteur, un réalisateur, les couronnements sont d’une grande importance et arrivent souvent en retard pour infirmer ce que le public a déjà confirmé. Alors, il n’est pas étonnant qu’ils ou elles montent sur scène pour recevoir, une médaille, un prix, une récompense qui aussi flashant qu’ils puissent paraître laisse parfois le chanteur, l’écrivain, l’acteur, le réalisateur un peu perplexe devant tant d’applaudissements et de considération.
Ils ou elles versent souvent une larme, la gorge serrée par tant d’honneur arrivé si tard. Une humble larme qui souligne en faite la joie de cette reconnaissance par un public plus restreint d’un comité parfois très injuste dans leur décision d’attribution de prix. Souvent petits prix entre amis pour grande récompense. Un gâteau partagé en comité restreint.
Nous assistons depuis quelques semaines, année de l’Outre-mer oblige, à une recrudescence de félicitations à Euzhan Palcy courageuse réalisatrice confirmée adulée par ses compatriotes depuis bien longtemps, pour avoir porté à l’écran l’œuvre de Joseph Zobel , la Rue Cases Nègres et d’autres œuvres tout aussi extraordinaires.
Serions-nous alors dans le cadre à qui sait attendre, tout arrive. Dans un tout autre registre qui ne manque pas de faire sourire. On avait entendu pour Barack Obama qu’il avait le temps et il pouvait attendre encore un peu avant de se présenter comme président des États-Unis.
Aurions-nous été en attente alors de quelque chose ?
Serions-nous rentrés dans l’air de reconnaissance des talents des Ultra-marins orchestrés dans une bamboula de festivités d’année de l’outre-mer vouée au tiroir. L’escalade des reconnaissances à laquelle nous assistons en ce moment en France me fait penser sensiblement à une sorte Affirmative Action mal clonée . La recrudescence de reconnaissance est une bonne chose, mais j’en redoute l’effet néfaste, un certain air « d’ Affirmative Action » ( discrimination positive qui a consisté aux USA à augmenter la représentation des minorités dans des secteurs clés). Un système qui connut au final un effet pervers. En un mot, on risque d’avoir en retour:
« On a parlé de vous pendant une année. Maintenant, ça suffit »
Euzhan Palcy est une grande dame et une combattante du cinéma antillais qui d’après ce que j’ai cru comprendre à travers des nombreux reportages qu’elle a même donné. Elle s’est heurtée à de nombreuses difficultés pour faire valoir son savoir-faire et elle continue d’en subir puisque je cite :
« Je passe plus de temps à courir à trouver des fonds pour mes projets et convaincre …. »
Lorsqu’on a déjà une belle reconnaissance au pays du cinéma( USA) devrait on avoir autant de difficultés sur le territoire français à moins d’un problème plus subtil que nous connaissons tous, nous ultra marins.
Les acteurs antillais ont beaucoup de talent et vouloir les cantonner à de second rôle en permanence est une forme de discrimination subtile dont le cinéma français devrait avoir honte.
Car, si de l’autre côte de l’atlantique on a voulu les classer dans la case du bouffon du roi dans des comédies. Ils ont réussi à percer et se faire une place dans le monde du cinéma ( Denzel Washington est loin d’être un bouffon du roi).


Euzhan Palcy mérite cette reconnaissance qu’on lui accorde actuellement, mais arrive un peu trop tard, je crois. J’ose espérer que cette reconnaissance ne finisse pas dans les méandres de l’année de l’outremer. Car le public l’avait déjà couronnée et il n’y a rien de meilleur que le couronnement par un public. La preuve, nous avons pu glaner quelques réactions :

« Une grosse pensée à l'acteur qui joue le petit garçon du film ! Il a bien grandi, mais il est toujours aussi charmant »
« Tout le monde en parle chez nous, tout le monde l'a vu, mais rares sont ceux qui peuvent me redire la fameuse phrase inscrite, blanc sur noir sur le tableau. »
« L'instruction est la clef qui ouvre la deuxième porte de notre liberté"...
« Mais ma préférée reste quand même : "demain, je vais retourner à Fort-de-France ,en emmenant avec moi ma rue Case-Nègre"...
« La 1ère fois que j'ai vu ce film, au cinéma Rex, il y a très longtemps, je n'ai pas compris pourquoi les spectateurs se sont esclaffés quand Josué a lavé les pieds de sa grand-mère...moi je n'y voyais que l'hommage d'un petit-fils aimant à une vie de sacrifices et de misères pour qu'il se sorte de la canne...pourquoi riaient-ils ? Je me pose encore la question...
« Rassure-toi aujourd'hui 80% de la salle ne peut que s'émouvoir devant une telle scène, alors que la violence est quotidienne chez nous. C'est nous et c'est comme ça. Nous sommes encore bien classés parmi les pays qui se penchent sur le sort ...des êtres frappés par les catastrophes.......Je n'oublierai jamais que tout jeune Garry avait signé avec d'autres une pétition pour la libération d'un prisonnier politique BEL ZO yo té vlé sisé mwèl ay anfin bwèf !!! »
« À cette époque (1983), il y avait tant à voir, à entendre; à connaître et à nous reconnaître dans ces images, ces manières d'être, cette histoire, la nôtre. Certains, afin de bien assimiler la charge émotionnelle ont vu et revu ce film avec à chaque fois la même affection. ».Selon un un journaliste antillais ayant exercé en France et aux Etats Unis:
« C'est une personnalité (Euzhan Palcy)qui devrait inspirer nos jeunes générations. Dans ce domaine du cinéma ou de la télévision, les professionnels ultramarins ne sont pas toujours bien traités notamment quand ils font preuve de compétence, d'imagination et d'indépendance d'esprit. »
« Je ne me lasse jamais de revoir ce film!!!Belle œuvre..... »

Et nous ne lasserons de regarder Euzhan Palcy et de la remercier pour son courage et sa détermination.
Extrait du blog D'Alex J.Uri rédacteur en chef à France Télévision.


dimanche 24 juillet 2011

José Le Moigne



José Le Moigne est né en 1944 à Fort-de-France d'une mère martiniquaise et d'un père breton. Il passe son enfance et son adolescence à Brest qu'il quitte pour exercer sa profession d'éducateur et de directeur au sein de la Protection judiciaire de la Jeunesse au ministère de la Justice.
José n'est pas seulement romancier mais aussi poète, chanteur-compositeur, guitariste, et dessinateur.







Dans le jardin des orchidées

Dans le jardin des orchidées
la nuit prolonge son balan
le roulement lointain
du tambour de guerre
accuse la rosée
la mort survole au devant-jour
l’opacité des mornes
ferais-je don au vent
de l’impatience des roseaux
                      (José le Moigne)




Un arbre


Un arbre
dans la moiteur d’un cimetière
hors des siècles qui passent

Un arbre
serrant dans son aubier
une soif inextinguible
d’abolir les marges

Un arbre
un vieux saule peut-être
qui prospère maussade
près d'une pièce d'eau

( José Le Moigne)








Autres romans 
parmi
tant d'autres



jeudi 21 juillet 2011

La sélection d'une lectrice: La récolte douce des larmes d'Edwidge Danticat

Késia Laurier fidèle lectrice d'Informations Littéraires vous propose sa sélection de la semaine.



Edwidge Danticat est née à Port-au-Prince, en Haïti, le 19 Janvier 1969. Très jeune, elle émigre avec sa famille à New-York où elle va se confronter à une nouvelle langue et surtout à un nouveau pays. Avant même d'achever ses études, Edwidge Danticat publie ses premiers textes dont " Breath, Eyes Memory", traduit en français sous le titre "Le cri de l'oiseau rouge". Un roman semi-autobiographique relatant l'exil d'un enfant qui doit quitter une grand-mère, un doux foyer natal, une enfance remplie de souvenirs pour rejoindre une quasi-inconnue, sa mère aux Etats-Unis. Des retrouvailles difficiles après tant d'années d'absence.

Fort de ce premier succès, Edwidge Danticat réitère l'expérience avec son deuxième roman, "The Farming of Bones" ou " La récolte douce des larmes".
Une fiction dévorante et passionnante sur fond de faits historique. L'auteur raconte le massacre de 1937 de nombreux haïtiens employés par le gouvernement dominicain, dans les champs de canne à sucre, afin de remédier au manque de main d'œuvre.
Dans le même temps se trame l'histoire d'Amabelle, la Señora Valencia, Sébastien et bien d'autres. "Amabelle a huit ans quand ses parents se noient devant elle. Recueillie sur la rive du fleuve par une famille espagnole, elle devient la servante de l'épouse d'un colonel de l'armée. Elle aime Sébastien, un coupeur de canne à sucre. Elle l'aime, malgré les cicatrices sur son visage et ses mains calleuses. Elle veut devenir sa femme. Tous les deux sont Haïtiens, utiles pour les Dominicains, mais pas vraiment bienvenus."

Un deuxième roman sous le signe de l'ambivalence, du contraste. Tout s'oppose et se compose. Une dualité présente au sein des personnages; Amabelle, jeune haïtienne au service de la señora, une espagnole dominicaine. Deux enfants d'une même terre, l' île d'Hispaniola divisée entre "Haïti l'Africaine" et " Saint-Domingue l'Européenne". La force d'écriture de ce roman réside également dans la représentation des sentiments, tantôt sublimée par l'éclat, le rayonnement de l'amour, tantôt obscurcie, ombragée par les massacres, la cruauté humaine et les désordres amoureux.

Bonne lecture

Késia

Le Soleil Pleurait d'Ernest Pépin.

Après Toxic Island publié aux éditions Desnel en 2010, Ernest Pépin auteur guadeloupéen nous gratifie de son soleil pleurait (Le soleil pleurait) un roman de 144 pages publié aux éditions Vents d’ailleurs en mars 2011 et que nous vous invitons à découvrir cet été.
Ernest Pépin figure parmi les écrivains majeurs de la Caraïbe. De la négritude à la créolité, il est toujours resté fidèle à son engagement littéraire dans une œuvre très personnelle où alternent poésie et roman. Enraciné dans sa terre guadeloupéenne, il se veut ouvert aux vents du monde et sensible à tous les combats de l'humaine condition. Lauréat de nombreux prix littéraires (Casa de Las Americas, RFO, prix des Caraïbes...), membre du prix Carbet des Amériques, il exprime avec talent la diversité et la complexité des lettres antillaises. Il a publié de nombreux ouvrages dont L'homme au bâton, Tambour Babel, L'Ecran rouge et Cantiques des tourterelles. (source amazon)


" Quand le malheur ouvre sa gueule de caïman, ses dents sont sans pitié ! Pardon pour Marie-Soleil ! Miséricorde Seigneur ! Qui veut comprendre doit tenter de reconstruire une histoire qu'elle porte en elle comme un boulet de silence. Il faudra piéter des mangroves de choses non dites, récolter des bribes. Sonder l'impénétrable d'Haïti et plonger dans l'obscur. Je ne suis là que pour emboîter des paroles rapportées. C'est mon travail. J'effile ma langue sur des mensonges et je bobine le tout pour obtenir un racontage plausible. Nous savons tous que la vérité est une mendiante. Belle parole n'a pas de maître mais la mauvaise a toujours un visage. Loués soient les raconteurs ! La jeune Régina, une belle mulâtresse, est kidnappée un beau matin à cause de son teint clair, voilà tout le malheur de Marie-Soleil. Sur cette terre sans mercis où les mythes tiennent lieu d'explications, la lutte pour la survie exige des talents hors du commun ! Le raconteur consigne ici le malheur humain pour pénétrer davantage le mystère de la survie !
Le soleil pleurait un roman à mettre dans sa valise et qui se laisse lire.(A.W.A)
(Source:Amazon)







Autres romans










lundi 18 juillet 2011

"Conversations avec moi-même" de NELSON MANDELA

Nelson Mandela dit qu'il faut écrire tous les jours de sa vie. Voici pour la première fois le recueil de ses propres notes et correspondances. Ce document inédit nous livre la face inconnue, personnelle, de l'un des plus grands héros du 20ème siècle. Madiba - comme l'appellent ses compatriotes - nous ouvre ses carnets tenus pendant les années de la lutte contre l'apartheid au début des années 1960; ses journaux intimes et ses lettres écrites depuis Robben Island et d'autres prisons au cours de ses 27 années d'incarcération; ses carnets de notes de la période de transition post-apartheid; les retranscriptions de ses conversations privées; les brouillons de ses discours et les correspondances écrites sous sa présidence... Présentés sous une forme narrative profonde et intense, ces documents illustrent la vie de Nelson Mandela, depuis son éveil à la conscience politique et jusqu'à son rôle galvanisant sur la scène mondiale.
Les Conversations avec moi-même, de Nelson Mandela, sont une véritable leçon de vie.
Un ouvrage à lire aujourd'hui si possible à l'occasion de son 93 ème anniversaire. (A.W.A)
(Source:Amazon)

mercredi 13 juillet 2011

Pluie et Vent sur Télumée Miracle de Simone Schwarz-Bart


Pluie et Vent sur Télumée Miracle.
Un classique des classiques  à lire ou à relire par les petits ou par les grands. Un roman qui ne finit pas de nous émerveiller. Retrouvez l’univers de la Reine Sans Nom et la magie de Simone Schwarz- Bart. Un roman que tout antillais devrait avoir dans sa bibliothèque. A l’ombre d’un manguier, à l’ombre d’un raisin de mer ou encore lorsque le soleil s’apprête à se coucher. Reine Sans Nom pénètre notre univers.
Télumée, paysanne de la Guadeloupe née au début du siècle, a été élevée par sa grand-mère, "haute négresse" justement nommée Reine Sans Nom. Télumée a souffert de sa condition de femme, de Noire et d'exploitée. Pourtant, qu'elle soit en compagnie d'Elie ou au côté d'Amboise, le révolté, sa volonté de bonheur, de "récolter par pleins paniers cette douceur qui tombe du ciel", est la plus forte. Voici l'univers des Antilles, avec ses couleurs, ses odeurs, sa vérité secrète, livrées par une romancière qui s'approprie la langue française pour la soumettre à la musique noire.
Une manière de renouer avec les Antilles d’antan pour ceux qui n’ont pas la chance d’un retour au pays cette année.
Patrick Chamoiseau cite: "Un best-seller inépuisé et inépuisable". Publié en 1972, Pluie et Vent sur Télumée Miracle est encore considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature caribéenne. ( A.W.A) .


(Source:Amazon)

jeudi 7 juillet 2011

Frantz Fanon.

Peau noire, masques blancs.
Disparu à l’âge de 36 ans, il y a cinquante ans. Figure emblématique de la littérature antillaise pour ses travaux et ses analyses du comportement de l’homme noir face à son destin. Frantz Fanon n’aura cessé de nous étonner sur la précision de ses écrits et ses prises de position.  Dans deux semaines nous allons célébrer le cinquantième anniversaire de sa mort. Informations Littéraires revient sur celui qui aura marqué la jeunesse antillaise. Il ne s’agit pas ici de faire un copier coller de diverses sources  de documents comme le font certains articles de magazines visant à récupérer, en cette année de l’Outre-mer, toutes les recherches effectuées par les ultra-marins et de les mêler à n’importe qu’elle sauce pourvu qu’elle soit consistante et facile à ingurgiter. Il s'agit de souligner l’importance de l’Homme qui marqua sa période.

 « Peau noire , masques blancs est une critique de  l’ouvrage Psychologie de la Colonisation d’Octave Mannoni. Nous serions capables de dresser le portait de Frantz Fanon, de débattre de ses écrits. Nous ne nous prêterons pas à cette mascarade. Comme une antilope fraîchement mise à mort par un léopard les hyènes d'ici quelques jours ne manqueront  pas de sauter dessus et nous faire l’éloge de ces livres que certains n’auront même pas lus. Informations Littéraires souhaite simplement à l’occasion de ce cinquantième anniversaire qui est le 22 juillet 2011 vous convier chers lecteurs à relire les ouvrages de se maître à penser de nombreux intellectuels du Tiers-Monde. Ses ouvrages peuvent être achetés à des prix très raisonnables. Un excellent  moyen de passer de bonnes vacances sans s’abrutir. (A.W.A)

lundi 4 juillet 2011

Le Printemps de la Fée Cassandre de Michèle Cazanove

Le Printemps de la Fée Cassandre se passe à l'Habitation Leclerc, un des plus luxueux hôtels du monde des années 70, ancienne propriété de Pauline Bonaparte et du Général Leclerc, situé dans un quartier misérable de Port-au-Prince. C'est l'histoire d'une mère et de sa fille qui seront emportées par la dure réalité du pays.


Un roman de 216 pages publié aux Editions Edilivre. Michèle Cazanove a récemment dédicacé son ouvrage à la librairie Jasor à Point-à-Pitre en Guadeloupe.






Le roman est disponible en version papier au prix de 18euros . Il est  aussi en version pdf pour le prix de 4,90euros sur le site  de l'éditeur. Mais aussi à la librairie Jasor.
www.amazon.fr




Michèle Cazanove est originaire de la Reunion. Elle a vécu en Guadeloupe puis en Haiti pendant 8ans dont 2ans à l'habitation Leclerc.Un ouvrage que nous vous conseillons donc pendant ces vacances. L'auteure vit en Guadeloupe. Au détour d'une rue, vous pourriez la rencontrer !!!

TEMOIGNAGE DE PATRICK SABATIER


Fils de Karine Sabatier, Directrice de l’Habition Leclerc dans les années 70.
A la suite de ce témoignage de la vie d’un jeune garçon insouciant à l’HL, je rapporte un extrait du roman qui met en scène une réalité tout à fait différente…

Patrick Sabatier :
“Martine et Karine m'ont passé ton dernier ouvrage évoquant en long et en large l'Habitation Leclerc de mon enfance.
Et, effet madeleine ou blanc manger oblige, mille flashes jaillissent, promenade dans ce livre comme dans mes souvenirs sans nostalgie juste bonheur des expériences que peut offrir la vie et chance de les avoir vécu avec gourmandise et curiosité...
Tourbillon de beautés fatales, mannequins venant de New York et jeune domestiques à la beauté animale, déjeuners au bord d'une des nombreuses piscines fait d'un ovomaltine, d'un thé glacé et d'un club sandwich, parties interminables de backgamon à la nuit tombée dans un sublime salon en acajou avec des milliardaires ivres buvant du ti’ punch et perdant quelques dollars face à "un enfant de la maison", dîners dans la sublime salle à manger avec des dizaines de serveurs virevoltants comme dans un ballet et ma mère à la manœuvre… Traversée du quartier de  Carrefour dans la vieille américaine de mon père avec le chauffeur roulant à tombeau ouvert en égrenant les noms de l'équipe de football d'Haïti (Sanon,Nazaire,Philippe Vob'e, Marion Ti’ Pousse, les Frères Saint Villes) ou en commentant des matchs imaginaires entre le Violette et Dom Bosco…
Chaleur moite, souffle des pales de ventilateur tournant au plafond et bruits de la forêt et de l'orage dans la nuit tropicale, petit déjeuner avant l'école partagé avec Karine pas encore couchée mangeant du caviar et buvant du champagne pendant que je trempais des tartines dans mon chocolat chaud, ballades au cœur des bidonvilles avec mon frère pour aller retrouver l'équipe de foot que nous avions créée…
Joyeuse bande d'amis jeunes, beaux, métisses et un peu fous de mes parents avec lesquels nous partagions fous rires et journées sur des plages désertes et paradisiaques à quelques dizaines de kilomètres au Sud de Port au Prince..

Phrase du livre qui me renvoie à Gaspard, né à Rio il y a 5 ans... Une phrase sur ta fille qui "éclate d'un grand rire faux ... de toutes façons il sonne toujours faux, ce rire que j'aime par dessus tout..."

Abraco.
*  *  *



Galerie Cazanove 


Extrait du roman

Deuxième cahier



La vraie mort est celle des autres
qui déposent entre nos mains leur agonie…

………………………………………………………………………………………………
Ce fut à cette période que nous surprirent les reportages que des journalistes suicidaires, pris dans le mirage de la démocratie prônée par le gouvernement, entreprirent sur le nord-est. Par le miracle de la télévision, le peuple de l’arrière-pays, cette multitude de fantômes à laquelle les médias ne s’associaient jamais, se mit à prendre corps.

Devant la mise au jour d’un tel dénuement, nombre de touristes se détournèrent d’Haïti et par conséquent de l'HL. En revanche, beaucoup d’Haïtiens y affluèrent, choisissant cette sorte de territoire de la libre-pensée pour s'exprimer ouvertement.
Au Salon Noir, juste au-dessus du bar, une télévision, que nous n'allumions jamais, devint le point central de nos soirées.
En voyant défiler les images du nord-est, je nous revoyais avec Richard et Alix, Cahesse et Herrel, en randonnée touristique dans le Nord.

………………………………………………………………………………………………

 La surexcitation qui s’empare de notre groupe devant les reportages télévisés ne tarit pas. Le peuple, cet océan dans lequel les nantis ne forment qu'un esquif, est entré dans nos vies par le biais de la télévision, et nous allons devoir vivre avec lui.
C’est le plein hiver et un grand vent s'est levé. La vague de froid qui s’empare du monde cette année ne nous épargne pas ; il fait nuit dès cinq heures du soir et les soirées sont glaciales.
Nous sommes au Salon Noir, installés avec nos amis devant la télévison qui passe Les Actualités d'Haïti.
Des images que je croyais enterrées défilent. Sol écaillé, cailles aux corsets de sel… En gros plan, devant un abri branlant, un visage d’enfant - le même que celui aperçu à Fonds Rouge ? - emplit le petit écran. Je reçois en pleine face son regard d'aveugle, sa bouche ouverte à la mâchoire pendante et figée sur un cri non pas inaudible pour des raisons de distance ou autres, mais bien silencieux car émis sur un plan inaccessible aux sens.
Cette vision me rappelle l’oeuvre de Munch : Le cri. Un cri plein de tension, aux ondes virulentes et qui parle de souffrance donc de vie et cette oeuvre que j’aime tant me paraît dérisoire. L'enfant de la télévision pousse, les bras ballants, un cri sans vie. La souffrance montre là une facette d’elle que je n’imaginais pas : il existe, comme pour les sons, une ultra-souffrance.

Ce soir, nous consultons les chaînes américaines qui captent par satellite les images de la terre. Les bulletins météorologiques concernant l'arc antillais se répètent, identiques. Un grand ciel bleu, une page entièrement bleue occupe tout l'écran et Haïti s'y dessine comme avec un scalpel. Pas de pluie depuis des mois et à observer ce bleu si pur s’approprier tant de place, il n'y en aurait pas avant longtemps. Des vues de plaines caillouteuses et de formes humaines décharnées succèdent à la météo. Richard fixe le poste, les phalanges si serrées sur son verre, heureusement épais ! qu’elles en sont blanchies.
Alix ne tient pas en place :
- Qu’on regarde la télé ou pas, qu’est-ce que ça change ? l’histoire est déjà écrite ! Tous ces gens sont déjà morts !
Il a un geste fou, comme pour balayer les mots et l’espoir et nous avec.
- Le mal est déjà fait.
Il marmonne : … toute cette souffrance… certainement il y a un sens…
- Quel sens ? gémit Richard. 
C’est à son tour de lever les bras et de les jeter en arrière comme pour se débarasser de tout ça.
Moi non plus je ne m’explique pas cette désolation, pas plus que je ne m’explique notre place dans ce pays. Je vois bien l’image que nous formons au Salon Noir, nos verres à la main, cherchant un sens à une situation tellement éloignée de la nôtre !  Et, à l’autre pôle du pays, dans le nord-est, je me représente clairement un autre tableau : des hommes des femmes et des enfants se traînant dans des plaines de terre sèche et de cailloux et de boue et de sel.
L’absurde me saisit alors, rendant tout intolérable, surtout notre propre existence.

Au petit matin, Richard me raccompagne. Nous tanguons à travers les fougères. Il marmonne : Il faut faire quelque chose… Quelques gouttes de pluie nous surprennent ; une pluie rachitique, dispersée, si fine qu'elle donne une impression de sécheresse - on dirait des poignées de sable échappées du ciel. L’espoir lève nos regards vers le haut et nous ne voyons que du bleu qui, si tôt ! pointe derrière l'opaline céleste. Nous nous souvenons alors du bleu impitoyable vu quelques heures auparavant à la télévision, un bleu qui balayait les promesses du ciel, récusait tout espoir de pluie dans cette zone du monde.
- Eux aussi ont dû la percevoir, cette pluie de merde ! s’énerve Richard en parlant des habitants du nord-est. Comme ils n’ont pas accès aux images des satellites américains, ils croiront qu’elle viendra. Ca leur permettra de tenir un jour de plus en attendant ce que le peuple, ici, espère chaque jour : le miracle !




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