Par Marie- Andrée CIPRUT
Séminaire Créolités Antillaises et leurs poétiques
Nantes 22 février 2013
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Parce que c’est un arbre imposant plusieurs fois centenaire, sacré pour les
bouddhistes indiens et certains réunionnais, magique
pour les polynésiens, arbre de Dieu chez les Kikuyu du Kenya, abri des esprits
ancêtres comme le fromager antillais ;
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Sa spécificité et sa force : de nombreuses radicelles qui, après un premier
développement en tronc unique, redescendent à la terre nourricière puis
remontent à la lumière en s’appuyant sur
ses branches ;
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Son envergure : des ramures qui peuvent atteindre plusieurs mètres.
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Sa symbolique : surnommé « Banian de la mondialisation en 2008 », il
s’étend et donc, s'oppose à l'idée d’enfermement, de nationalisme réducteur qui
inciterait au racisme, la haine et l'exclusion.
La trajectoire nourricière autorégulatrice et expansive des racines de l’arbre, nous incite à
adopter sa symbolique par-delà interdits,
stéréotypes et préjugés, pour
définir l'identité antillaise, une parmi les créoles. Nous en analyserons les
étapes de formation qui mènent à la créolisation,
à travers des facteurs capitaux de diversité.
René Depestre base son identité banian sur ses lieux de
vie. Son exil l’a conduit à l’errance de la Relation,
caractéristique d’une identité créole forgée dans la douleur et la diversité, à
travers les étapes revendicatrices suivantes :
Formation de l'identité créole antillaise dans les diversités
«Créole»
a qualifié d’abord une population européenne blanche née dans les îles, puis
s’est étendu aux Noirs ou Métis également nés sur place, aux animaux, aux
végétaux, à la langue, les remèdes, jusqu’à la culture. Bien que nous
insistions ici sur la problématique antillaise, l’identité créole ne concerne pas uniquement la Caraïbe. Elle inclut plus
largement les anciennes colonies des deux Amériques et de l’océan indien, entre
autres les îles Maurice, Rodrigues, et les Seychelles. C’est le fruit de
nombreux métissages physiques et culturels partant de l’Antiquité à nos jours,
sans oublier la période de l’esclavage.
L’identité
créole antillaise née de destructions, des traumatismes initiaux de
l'arrachement à la Terre Mère Afrique entraînant la néantisation des identités
à cause de l’esclavage, fut suivie d’une reconstruction dans la diversité sur les lieux de vie caraïbes, fondée sur les apports des arrivants.
Diversité du peuplement
Alors que les Caraïbes étaient quasiment
autochtones, l’occurrence des peuplades provenant de la découverte puis de la
traite, a introduit une identité composite, diversifiée,
dont voici un bref historique :
·
Du
ive millénaire avant
J.C., les premiers habitants connus sont les Taïnos, amérindiens pré céramistes.
·
De -220 à -260, et jusqu’au ve siècle, les Arawaks envahissent
les îles par vagues successives.
·
Au
xive siècle, les
guerriers Caraïbes d’Amazonie (ou Callinagos) colonisent les petites Antilles,
se mélangent avec les Arawaks autochtones tout en les soumettant. Caraïbes et
Arawaks s’unissent avec les esclaves africains pour donner les Caraïbes noirs
(ou Garifunas), qui déclinent à leur tour dès le xviiie avec l'invasion des Espagnols. Environ
200.000 d’entre eux survivent aujourd’hui, répartis sur la côte du Honduras.
·
Fin
xve- début xvie : découverte de
Colomb.
·
Fin
xvie-milieu du xixe : colonisation
européenne ; importation massive d’esclaves africains. La Martinique passe
ainsi de 2.600 esclaves en 1674, à 90.000 un siècle plus tard.
·
1848 :
abolition définitive de l’esclavage.
·
Conséquence,
afflux d’une main d’œuvre d’« engagés » indiens tamoules (les
Coolies) et chinois (très peu, originaires de Canton).
·
Fin xixe - début xxe : installation de migrants
d’origine syrienne, palestinienne et libanaise, surnommés indifféremment
« Syriens », commerçants en tissus et quincaillerie. Ils forment une
colonie propre, sans grand mélange avec les autochtones.
Diversité
des patronymes et de la peau
Le métissage antillais se traduit aussi par les
patronymes liés aux choix des esclaves au moment de leur recensement, aux
particules des colons, et aux noms ridicules attribués aux colonisés méprisés
(Chanson : 2008). Il s'inscrit également dans le regard dépréciatif
souvent porté sur les peaux mélaninées. Trois argumentations furent
avancées pour le justifier : d’ordre climatique
(température élevée des pays africains), d’ordre biologique (leur sperme aurait une couleur, comme déjà affirmé par
Hérodote), d’ordre théologique (la
terrible malédiction de Cham continue de stigmatiser
les peaux antillaise et africaine. De ce point de
vue, la
couleur de la peau, Moi-peau (Anzieu :
1995), frontière entre l’identité et l’altérité, le dedans et le dehors, provient de la variation proportionnelle de deux types de
mélanine chez l’individu selon son
programme génétique : la phéomélanine (plus importante chez les
Blancs) et l’eumélanine (plus importante chez les Noirs).
Entre le Noir et le Blanc béké se profile donc une
gamme de tonalités chromatiques à connotation animalière, qui comprend le mulâtre (de mule : métis
Noir-Blanc), le coolie (type indien), le chapé coolie (métis Blanc-Indien), le
chabin-e (de bouc, brebis : mulâtre roux), le câpre-esse (de chèvre :
mélange Noir-Indien), le quarteron-ne (quart de sang blanc et métis), etc. Les
femmes sont les premières victimes de la couleur : combien d’hommes antillais
ont quitté leur compagne pour une autre, plus claire de peau ! Qui n’a
entendu cette réflexion : « Elle est jolie, mais fout qu’elle est noire hein ! »… Le cheveu suit : il va
du crépu au lisse, en passant par le frisé, l’ondulé et le «fil mangot» (épais
et raide comme la fibre du fruit). Il est noir, brun ou roux, jamais blond.
Diversité
des langues
Vecteurs essentiels d’identité, les créoles
devenus langues matricielles, résultent
des mélanges linguistiques du voyage
initiatique[1] pendant lequel les divers groupes
alloglottes ont dû inventer,
par nécessité, un moyen de communication orale
entre esclaves, puis dans les échanges avec les maîtres. Colonisateurs blancs et colonisés noirs
importèrent leurs parlers régionaux vernaculaires, qu’ils
transformèrent peu à peu en langue commune véhiculaire.
Sur place, « les populations caraïbes […] (y) ont gravé des
particules (Ka), des suffixes (i-li), des substantifs d’habitat (ajoupa,
kabann, kay, kaz), de récipients (coui, kannari), qui subsistent encore »[2].
Ainsi naquirent les langues créoles,
constructions conjointes évolutives, à rapports
d'intercompréhension variables, dont les origines
divergent suivant de multiples théories, qui relient aujourd’hui les habitants
des Antilles anglaises et françaises, traversent les océans atlantique et
indien jusqu’à la Réunion. Interdit durant des
décennies, revalorisé ensuite, en constante évolution depuis les années 1970,
le créole est la langue officielle des Seychelles et d’Haïti qui, avec
ses 8,5 millions de locuteurs contre environ 1 million dans le reste du monde,
devient la capitale symbolique d’une nation «Créolie» archipélique. Il ouvre
même au monde, un modèle littéraire en mouvement nommé «oraliture».
Diversité
des croyances et des musiques
Les différentes vagues migratoires ont
également influencé la Caraïbe dans ses croyances et ses musiques.
Le judaïsme, apparu en 1654, est aujourd’hui
peu pratiqué. Les adventistes se veulent descendants des protestants ; les
témoins de Jéhovah augmentent de jour en jour… Des rituels africains
persistent, des Antilles au Brésil, sous forme de cérémonies d’envoûtement
telles la macumba et le candomblé. Farfadets, lutins ou vampires européens y
sont rebaptisés ti-bonhommes, soucougnants, volants ou zespri. Le vaudou
haïtien, les zombis, le quimbois, croyances introduites jadis par les esclaves
dahoméens et béninois, restent encore très prégnantes. Les «séanciers»
remplacent les marabouts africains. Certains coolies Gadézafè[3]
sont des «maîtres» très consultés… Croyances officielles et magico
phénoménisme se complètent et il n’y a pas de grandes rivalités religieuses aux
Antilles.
D’autre part, le Martiniquais danse le bèlè, la
calenda, la biguine, etc., qu’il scande avec les rythmes endiablés du tambour
guadeloupéen gwo ka originaire d'Afrique. Gospels et Negro spirituals, anciens
chants d’esclaves, ont fortement influencé le jazz et le blues états-uniens
avant de conquérir le monde… D’anciens combats d’esclaves revivent sous forme
de danses guerrières : la capoeira au Brésil, le moringue à la Réunion,
dont la chorégraphie réunit Madagascar et le Mozambique (Ciprut : 2004)…
Diversité des nourritures
La nourriture, par sa saveur et sa variété,
participe de la diversité antillaise.
« Dans la marmite créole, toutes les traditions sont confondues : la
nostalgie africaine, les plantes de l'Amérique, les épices de l'Inde, le
savoir-faire culinaire français et même le souvenir ténu des indiens caraïbes,
les premiers occupants. »[4]
Le gril caraïbe «boucan», a donné son nom à la viande boucanée vendue sur les
chemins ou les marchés. Le pilon nous vient des Taïnos. Le lambi, crustacé
que les Amérindiens grillaient déjà, se sert maintenant en colombo, mélange
d'épices indiennes du nom de sa ville d'origine, puis devenu l’un des plats
nationaux guadeloupéens…
De l’esclavage à la créolisation
L’identité créole antillaise se consolide peu à
peu grâce aux luttes incessantes allant des anciennes révoltes esclaves aux
mouvements actuels de négritude et de
créolisation.
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En
Guyane, les soulèvements isolés d’esclaves aux xviie et xviiie siècles furent rapidement mâtés par les colons armés et organisés.
-
Toussaint Louverture, devint,
par son combat libérateur en 1793, un symbole d'émancipation antillaise en étant le premier gouverneur noir de Saint Domingue.
-
En
réponse au Code noir de 1685, modifié
en 1724, l’abolition naît en France d’un mouvement élitiste dirigé par les philosophes et écrivains des Lumières.
-
Dès 1928, d’autres intellectuels noirs entrent en scène, voulant
détruire le mythe de la malédiction de Cham. C’est ainsi que le cubain Fernando Ortiz développa la Cubanidad dans les années 40, esprit composite
non seulement des Espagnols impérialistes, mais aussi des Africains déportés.
Convaincu que le métissage, bien plus qu'un mélange de couleurs, définit une
synthèse d'idées, il lutta pour faire reconnaître, dans des approches
ethnologique, sociologique, et anthropologique, les contributions africaines
Ikù et Yoruba à la culture cubaine.
Le lien à l’africanité se traduit également
dans le vocabulaire. Ainsi nomme-t-on :
Négricité : une communauté qui
existe entre tous les Noirs.
Négrisme : tout un ensemble de
créations artistiques et littéraires faites par des Noirs. La musique moderne
s’en inspire, autant que la peinture.[5]
Tiers-mondisme : pensée du psychiatre
mulâtre Frantz Fanon qui, étendant ses racines banians de la Martinique à
l’Algérie, s’est insurgé contre les discriminations subies par les minorités
noires dans les milieux intellectuels parisiens.
Négritude : encore une étape intellectuelle
capitale menant à l'identité créole.
-
Dans les années 20 aux Etats-Unis, l’immigré
jamaïcain Marcus Garvey lutta pour le retour à l'Afrique des Africains et des
peuples d'ascendance africaine. Bien qu'il n'ait jamais mis les pieds sur le
continent noir, qu’il n’en parlait aucune langue, il fut le seul Noir à créer
un mouvement de masse négro-américain, qui eut des échos jusqu’en Afrique.
-
Vers les années 50, une partie de la
bourgeoisie afro-américaine naissante créa le mouvement « Renaissance de
Harlem », qui permit une large diffusion d’œuvres diversifiées de Noirs.
New York accéda au rang de ville mondiale de la culture noire.
-
A Paris, trois intellectuels : Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Léon-Gontran
Damas (Guyane), Aimé Césaire (Martinique), créent la négritude. Ce mouvement porte, selon Césaire, trois affirmations
fondamentales : celle d’une identité,
d’une fidélité (à l’Afrique noire,
donc d’une continuité historique) et d’une solidarité
avec tous les Noirs (qu’ils soient de la diaspora, de Harlem ou du continent
africain). Il contribue à racheter la dette biblique de la malédiction de Cham,
en entamant « une revalorisation de sa couleur, une revalorisation de ses
composantes culturelles, une revalorisation de son être. » (Depestre 1980 :
63).
-
Césaire
ouvre la voie à la pensée glissantienne en
pressant l’Occident d’accepter la richesse du monde dans sa nouvelle
diversité… Enfin, Raphaël Confiant, Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau avec
la créolité et la créolisation,
assènent un coup fatal que l’on souhaite permanent, à la malédiction de Cham.
Créolité et créolisation : La créolité de
Confiant représente l’esprit créole alors
que la créolisation en serait le
processus ininterrompu du diversel. « La mise en relation et en conjonction des diversalités culturelles, tourbillon de rencontres imprévues, archipéliques, est un réseau à trois
dimensions (paysage, temps, langage) qui réunit le poétique et le politique
dans la « globalité du monde actuel tel qu’il nous a été légué par les
histoires des colonisateurs. »[6]
Entre l’océan Atlantique, gouffre et cimetière marin porteur du traumatisme de
l’esclavage, et la mer des Antilles, calme étendue résiliente de la
reconstruction, le Tout-monde prend
sa source aux Antilles, « à la racine de la relation, placés dans un triptyque de points cardinaux continentaux
(l’Amérique, l’Europe et l’Afrique) dont la différence (les) identifie. »
(Coursil 1990 : 73).
Le processus identificatoire créole de la créolisation, n’avance pas sans douleur
ni crise. La dernière, en février 2009, força Paris à faire évoluer certaines
revendications économiques des Antillais.
La crise en Guadeloupe et en Martinique sur
fond de grèves générales prolongées, ne fut pas uniquement l’occasion de
revendiquer pour le pouvoir d’achat. En soubassement couvaient les mouvements
indépendantistes, les haines raciales rentrées, les intérêts personnels, etc.
Les Antillais y ont réaffirmé leur volonté de recouvrer une dignité endormie,
un désir d’émancipation, une ambition de développement indépendant des diktats
de l’Elysée ou Matignon. Le profond questionnement identitaire affiché dans les
manifestations de rue[7],
interroge une poétique, — nouvelle
intuition, nouvelle conception de ce que peut être le monde —, une identité
culturelle des départements d’outre-mer, leur place au sein d’un cadre national
et républicain lui-même ébranlé.
La crise de février 2009 suscite au moins deux réflexions
capitales : l’identité antillaise est toujours en devenir à l’instar de la créolisation du monde ; elle
n’est plus seulement le fait d’intellectuels, mais concerne désormais des
syndicalistes et une plus large frange de
la population qui se sent, consciemment ou non, partie prenante de cette expérience inédite.
Créolisation du monde
La pensée universelle actuelle ne se limite
plus aux valeurs occidentales, et la
créolisation avance au même tempo que l’identité relationnelle.
Contrairement au métissage, — mélange ethnique,
culturel, artistique et esthétique assez mécanique et prévisible —, la créolisation définit un Tout-monde produisant de l'imprévisible,
du chaos et de l’éclatement, dont La Caraïbe est une illustration. Ses
habitants ne sont plus divisés entre Noirs colonisés et colons Békés ; ils
descendent de peuples composites ayant voyagé ensemble sur le même bateau, ce qui rend toute guerre ethnique quasi
impossible. Elle implique un devenir
partagé dans un Tout-monde qui,
par régulations successives, s’autoalimente comme les racines du banian évoqué
en introduction, une dialectique
relationnelle aussi essentielle que l'enracinement culturel.
A l’image de la créolisation née dans l’archipel caraïbe, « de cette raison
nouvelle fondée sur la déraison, d’un mélange qui n’est pas confusion »
dirait Glissant, les cultures se combattent, se massacrent, s’interpénètrent,
se partagent les destins dans un monde qui s’archipélise.
La créolisation, précise-t-il,
« n’est pas par exemple le multiculturalisme ou le métissage […], elle définit des
différences qui se comprennent. Quand les réactions se font, il y a des
résultantes inattendues, imprévisibles et Obama est une de ces
résultantes. »[8]! ».
Limites de la
créolisation
L'expérience du peuple antillais aux racines
dispersées qui se renouvellent à l'infini grâce aux apports extérieurs, propose
une réappropriation du monde où l'exclusion et la ségrégation seraient bannies.
Les continents y sont remplacés
par des archipels, les anciens
territoires par des lieux : lieux nourris du chez-soi et chez-l'autre de R. Depestre, mais
dans quelles proportions ? Lien au lieu essentiel de vie ou à celui de
naissance ? Quelle naissance ? Naissance avérée ou imagée dans le temps et la relation ? Et quelle relation ? Au
terroir, aux autres mondes géographiques ou ethnologiques ?... Que et Qui
deviendrons-nous après ces remaniements psychosociologiques inhérents aux
remue-ménages migratoires ?... Le brassage des cultures et la globalisation
des communications font peur ; peur
de l’inconnu, peur que les racines du banian ne l'étouffent sans le fortifier,
s'y accrochent comme du lierre au lieu de le parer de ses guirlandes… Les
personnalités multiples et transculturelles naissantes courent un grand risque
de fermeture et de repli identitaire plutôt que d'ouverture.
Le sénégalais
D. Diène le confirme : « La recrudescence des manifestations de racisme et
de xénophobie constitue la menace la plus grave contre le défi majeur de notre
époque : un vivre-ensemble multiculturel et démocratique… Les droits de l’homme
constituent le terrain […] d’une universalité qui serait selon
la belle formule de L. S. Senghor « le rendez-vous du donner et du recevoir
». [9]
A l’image des Antilles, le xxie siècle vit un
bouleversement aussi varié qu'imprévu. La créolisation qui s’accélère avec les
déplacements migratoires, revêt des formes géographiques,
ethnosociologiques, économiques, culturelles et religieuses. Comme le banian,
les Créoles devront leur survie à la manière dont ils endosseront leurs
identités plurielles, accepteront leur diversité
et rejetteront leur racisme interne ; dont ils entreront en relation avec eux-mêmes et avec la
diversité des Autres, pour relever ce formidable défi de changement et
d'adaptation face aux différences politiques, économiques, sociales et
religieuses, qu'entraîne aujourd’hui la créolisation
du monde.
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éd. d
[1] De l’Afrique vers les Amériques.
[2]Raymond
BRETON, Dictionnaire caraïbe-français
1665, Karthala, 1999. Unique témoignage aujourd'hui disponible sur la
langue caraïbe parlée au début du XVIIe siècle dans les petites Antilles, quand
les Français s'installèrent à la Guadeloupe.
[3] Le « Gadézafè »,
mot-à-mot : « celui qui regarde les affaires » est médium, comme
le séancier. Les Coolies, bien adaptés aux Antilles,
parlent même la langue créole, moyen d'exprimer leur nouvelle identité créole.
[4]RIBAUT Jean-Claude, journal
Le Monde, vendredi 15 octobre 2004.
[5] Notamment chez
le célèbre peintre Soulage.
[6] http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2008/04/18/de-cesaire-a-glissant-etat-de-linsurrection-poetique
[7] Mené essentiellement par
Elie Domota, leader guadeloupéen du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, collectif contre l'exploitation outrancière).
[8] Interview de Roselyne FEBVRE sur France 24, le vendredi
27 février 2009.
[9] Doudou Diène,
rapporteur spécial des Nations-Unies
sur les formes contemporaines de racisme, discrimination raciale, xénophobie et
intolérance (2002-2008), conférence de
Durban II à l’ONU, « L’urgence d’un combat universel contre le
racisme », Lettre de
Madinin’Art du 2 avril 2009.
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